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Lettre de Bruxelles à mes amis Parisiens : il y a lieu de ne pas s’endormir mais de rêver

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Par Ivan Vandermeersch

Vendredi je me suis à nouveau rendu à Paris. Cette fois-ci après les attentats à Bruxelles. Est-ce que la vie reprend comme avant ? Pas vraiment. On se résigne. Il y a des arrestations qui se sont opérées. On reste tendu. Il faut bien le dire, lorsqu’on prend les transports on stresse quelque peu. On se dit : cela pourrait recommencer. La quiétude de l’esprit et la liberté est atteinte. Et pourtant, il ne faut pas s’endormir et quand même continuer à rêver.

Le terrorisme, tel qu’on le connaît maintenant aussi en Belgique, est en quelque sorte aussi une histoire de petites crapules en quête d’aventures. Ceci commence par l’impunité.

Je me vois encore en train d’attendre, il y a quelques années, dans un commissariat Bruxelles, assis dans un couloir en attendant de pouvoir faire ma déclaration sur un petit incendie. Je pouvais suivre les débats dans les bureaux. Un policier me racontant ses histoires. Des jeunes avaient été interrogés pour avoir commis des vols. « Monsieur  » demanda un policier par téléphone aux autorités judiciaires: « je le relâche et je lui rends ses radios ?». Le petit criminel repartait pour commettre d’autres forfaits. Et un autre, qui se rendait compte qu’il allait être relâché disait à un policier : « tu me libères ? J’ai encore dix sacoches à faire ce soir !…. »Voilà comment la petite criminalité continue à vivre en toute impunité. Que l’on soit blanc brun ou noir.

Des terroristes en herbe ? Possible. Sans doute même pour certains. Car encouragé par l’impunité on commence à perdre le respect de l’autre. Graduellement on tombe dans un monde sans foi, ni loi. L’escalade jusqu’au moment qu’on devient un fruit mûr à cueillir par des intégristes. Et la route vers la Syrie est ainsi tracée et on en revient en tant que bombe vivante. Qu’on soit blanc brun jaune ou noir. Le brun n’a pas le monopole du terrorisme.

En quête d’aventures. Au nom d’une communauté qui doit combattre le monde libre. On y ajoute une petite sauce islamique là-dessus et le tour est joué. Ce n’est pas la religion qui est dangereuse. C’est la religion manipulée à mauvais escient qui est criminelle. Comme le christianisme par le passé. Comme l’islam de nos jours.

Le hasard a fait que certaines de ces petites crapules, produits de l’impunité, se côtoient de Molenbeek à Forest, de Paris à Bruxelles. Au fait, un réseau qui se développe autour du globe. En quelque sorte une armée cachée, un réseau qui s’est infiltré chez nous. Qui opère de façon cachée comme la résistance le faisait lors de la seconde guerre mondiale. Et c’était également seulement une infime minorité des résistants qu’on a pris finalement….  Combattre l’impunité est une façon de prendre le problème à la racine. Une façon… car il y a plus.

Chacun a les mêmes droits et devoirs. Il ne faut pas être seulement noir, brun ou jaune pour devoir les apprendre. Il s’agit d’inculquer les valeurs fondamentales de notre société à la racine et à chacun. Apprendre à vivre ensemble dans la diversité. Il appartient à accepter la diversité. Car la diversité est le point de départ pour construire des ponts. Et pour ce faire il a lieu de partir de l’individu. Et le former dans ce sens à partir du plus jeune âge. Ensemble, aux enfants de toutes les couleurs. Et ceci dans des écoles ou la diversité est présente. Pour apprendre à vivre ensemble et se respecter mutuellement. Pas dans la rue. Et donc pas à partir de la communauté. Qu’elle soit africaine, magrébine, juive, bretonne, basque, flamande ou wallonne.

C’est l’homme qui doit être mis au centre de la réflexion. Il faut le sortir de la prison de la communauté. Une société sociale se base sur un individualisme responsable. Responsable vis-à-vis du voisin, de la société, de l’économie, de la nature et de soi-même. Jacques Brel disait : « Mais tu n’es pas le Bon Dieu Toi, tu es beaucoup mieux. Tu es un homme. »

Et il a lieu de continuer à rêver de la liberté. De la libre circulation. Si on lâche le rêve on abandonne la liberté. Et la liberté est facile à perdre et difficile à gagner. La résignation au terrorisme n’est pas une option.

https://www.linkedin.com/pulse/lettre-de-bruxelles-%C3%A0-mes-amis-parisiens-il-y-lieu-ne-vandermeersch/

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