L’Autorité de protection des données (“APD”) a publié le 10 février 2020 sa recommandation sur marketing direct en abordant la relation entre le marketing direct et la protection des données. Cette note a été publiée sans concertation préalable suffisante avec le secteur. Il y a lieu de la revoir.
Alors que le monde est toujours confronté au COVID 19, il y a lieu de remettre en question certaines certitudes. Pour les entreprises, à côtés des héros des technologies numériques, de la logistique, il y a aussi les experts en marketing. Après tout, il est essentiel d’atteindre le bon public pour les PME qui tentent de survivre dans un environnement hautement concurrentiel.
Pour nombre d’entreprises, la crise ne fait que commencer avec l’arrivée de la vague de faillites et de licenciements qui angoisse et sidère. Le secteur du marketing est également confronté à la crise économique. Les dépenses publicitaires sont fortement touchées. Un contexte législatif adéquat s’impose plus que jamais pour les spécialistes du marketing qui se révèlent des acteurs essentiels pour la résilience des entreprises piégées par les effets des mesures prises contre le covid-19.
Il est plus que jamais indispensable que les entreprises de toutes tailles puissent communiquer efficacement des informations à leurs clients existants, tout en étant en même temps créatif et ingénieux pour être en mesure de délivrer des services de manière fiable à de nouveaux clients. Atteindre le bon public est crucial pour les PME pour survivre dans un environnement Post-COVID 19.
Avec la fusion entre les technologies numériques et le marketing, le marketing de données fait partie intégrante du kit d’urgence que les entreprises ont à leur disposition en temps de crise pour e. a. communiquer aux consommateurs des offres alternatives aux marques étrangères bien établies.
Pour survivre, de nombreuses entreprises ont accéléré ou renforcé leur transition vers le numérique. Le secteur du marketing veille que leurs communications restent relevantes dans un environnement en évolution rapide, en atteignant le bon public par le bon canal de communication.
Le respect de la vie privée, la protection des données et la confiance des consommateurs sont les clés de la durabilité de l’industrie du marketing. Le citoyen doit pouvoir se fier à la marque avec laquelle il interagit, maintenant qu’il est contraint de modifier ses habitudes.
Avec le déconfinement, l’industrie du marketing de données jouera un rôle encore plus fondamental pour aider l’économie en recréant une relation de confiance entre les consommateurs et les entreprises. Ils devront développer de nouveaux services et manières de communiquer plus numériques pour résorber les lourdes pertes encourues durant la crise.
Maintenant que les entreprises luttent pour leur survie, surtout les PME, nous demandons à l’APD de soutenir leurs efforts en les aidant dans leur mise en conformité avec le RGDP en les aidant à appliquer le GDPR d’une manière correcte mais pas inutilement stricte et où les amendes sont réservées aux cas extrêmes.
Le respect de la vie privée est d’une importance capitale pour la survie du fonctionnement démocratique de nos sociétés. Une confiance dans les entreprises en général et du secteur du marketing en particulier l’est tout autant pour la reprise économique.
Il est maintenant primordial que les entreprises qui avaient trouvé leur équilibre avec les législations existantes ne se voient pas mettre un couteau sous la gorge pour leurs activités de marketing.
L’interprétation du RGPD devrait maintenir, en Belgique, l’équilibre existant adopté par le législateur Européen, entre la protection des données personnelles et la capacité de traitement des données, et ne devrait pas tenter de limiter ceci par des interprétations trop restrictives.
Pour ces raisons, la BAM appelle à une interprétation législative du RGDP qui prend avec intelligence sa responsabilité de solidarité avec la relance de l’économie tout en soutenant les efforts du secteur du marketing auprès des entreprises faisant face à la vague de faillites et de licenciements.
Le secteur prendra contact avec L’APD pour donner sa vision sur la recommandation. Cette vision sera en adéquation avec les réalités économiques d’aujourd’hui. Cette démarche sera initiée par le BLEG (Le BAM Legal Expert Group) qui est en train de rédiger une réaction sur la recommandation sur le marketing direct de l’APD. Le BLEG est composé de Gerrit Vandendriessche (Altius) Jan Decorte (EY Law), Bart Van den Brande (Sirius Legal), Charlotte De Raef (Koan)